dimanche 24 décembre 2017

La lettre du père Noël

Le dernier atelier d'écriture adulte de l'année avait pour thème... NOËL (oui, je sais, ce n'est pas très original !)

Parmi plusieurs jeux à contrainte(s) proposés aux écrivants, il y en avait un qui les a particulièrement séduits :

"Cette fois-ci, c'est le père Noël qui écrit. Et il a décidé d'écrire à sa mère, à son percepteur ou à un personnage célèbre.
Imaginez la lettre. Attention, pour corser l'affaire, vous devrez impérativement employer dans votre lettre les mots CORSET - GAMELLE - PAPIER PEINT "





Les textes produits ont été d'une grande richesse. En voici quelques exemples.


Texte de Danièle 


Ma chère maman, 

Voilà, j'ai bien hésité avant de t'écrire, mais tant pis, il faut que je le fasse, cela devient absolument indispensable. Je vais te faire de la peine, j'en ai bien conscience mais il faut que cela cesse. Voilà.  J'ai trois raisons majeures qui motivent ma démission! Ecoute moi bien, c'est grave.
Comme tu le sais bien sûr, je me fais vieux, très vieux et même très très vieux, alors voilà :


1°/ J'en ai plus qu'assez de faire la route tous les ans...qui crois-tu qui se payent des gamelles dans certaines cheminées mal aménagée pour ma corpulence hein ? qui ? je te le demande.. et bien c'est moi bien sûr,

2°/ Ca, c'est le plus dur à te dire mais il faut qu'enfin je le fasse ; voilà : j'ai toujours rêvé de porter un corset, oui  j'ai bien dit : un corset, mais là, maintenant, ce n'est plus possible, il n'y en aurait pas pour ma taille, et encore plus dur à t'avouer ; voilà : avec mon corset je voudrais aussi porter des bas à résilles, là, je sais bien que tu vas surement tomber de ta chaise... mais voilà c'est dit, et c'est fait : tu es tombée de ta chaise...j'en étais sûr...Il faut comprendre aussi: aucune femme n'a jamais posé pour moi comme ça, et j'aimerais bien pourtant....alors tant pis, je me contenterai de...moi...

3°/ Je voudrais enfin que tu changes le papier peint de ma chambre.. tu comprends, j'en ai assez des arbres, encore des arbres, de la neige, des rênes qui tirent des traineaux etc. Tout simplement, je veux un papier peint avec des femmes, et des femmes, et encore des femmes qui dansent pour moi... Tu comprends Maman, à l'âge qui j'ai, je n'en n'ai pas encore vu une seule en vrai. Il serait temps quand même. 


Alors, qu'en penses-tu ? on est d'accord ?
- plus de gamelles
- j'aurai mon corset
- et on change le papier peint de ma chambre......




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Texte de Christiane

Cher Monsieur Gattaz,

Vous ne me connaissez pas personnellement mai je ne doute pas que vous ayez entendu parler de moi et de ma multinationale.
J'ai décidé de m'inscrire au MEDEF.
En effet, les lutins s'étant syndiqués, j'ai de plus en plus de difficultés à obtenir le rendement nécessaire à la bonne marche de mon entreprise.
Ils se plaignent des conditions de travail : la température de la Laponie ne leur conviendrait pas, les cadences seraient infernales, la gamelle peu abondante, le papier peint de la salle de repos hideux…
Enfin... vous connaissez bien ces situations…
Même les rennes font la grève du zèle à mon grand désarroi. Je me sens comme enfermé dans un corset.
J'ai entendu qu'en France on allait peut-être indemniser les démissionnaires et les entrepreneurs.
La situation ici étant devenue difficilement gérable et mon âge commençant à peser, j'ai bien envie de jeter l'éponge et cherche un repreneur.
Peut-être en trouverai-je un au sein du MEDEF où l'on comprend parfaitement la difficulté de mener une entreprise…
Du fait de la saisonnalité de mon activité, je ne pourrai vous rencontrer avant janvier mais suis prêt, d'ores et déjà, à m'acquitter de ma cotisation si vous voulez bien m'accueillir parmi vous.

Je vous souhaite d'excellentes fêtes et vous adresse mes respectueuses et confraternelles salutations.

Le père Noël


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Texte de Chantal

Ma chère Georges Sand,

Vous m’aviez commandé un très joli piano pour votre ami Chopin. Joli piano, mais aussi très grand. Il ne passait pas par la cheminée, j’ai tenté de me faufiler tant bien que mal dans le conduit étroit et noirci, le piano sur le dos. Impossible et je me suis ramassé la gamelle du siècle. Il faut en convenir, chère Georges j’ai échoué. Etalé dans l’âtre de votre cheminée, j’ai repris mes esprits doucement. J’ai alors compris que j’étais dans votre chambre, en effet vos dessous étaient posés sur le paravent, un joli corset rose et des dentelles mousseuses. J’avoue avoir été émoustillé par ces fanfreluches. Le papier peint rococo aux grosses pivoines bleues m’a ramené à la réalité.
Tour cela pour vous dire, très chère Georges, que le piano est bien arrivé à destination, mais je l’ai laissé sur le toit de votre demeure. Ce brave Chopin n’aura qu’à prendre la grande échelle pour le descendre de là-haut.

Votre ami, le Père Noël.

PS : L’an prochain, si vous commandiez plutôt un pipeau ?

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