dimanche 28 mars 2021

Atelier d'écriture : le texte de Sylvie

Consigne : Mettre votre personnage en scène --> Lui et vous allez vous rencontrer, et vous allez choisir parmi les éléments suivants ce qui va faire votre histoire 

- Pendant le repas de Noël 

- à Paris 

- Professeur 

- le secret


J’avais été conviée au repas de Noël chez mon oncle Tristan, qui vit dans le 9e arrondissement de Paris. Il y avait mes cousins, mes parents et une jeune femme que je ne connaissais pas. Ou en tout cas que je ne pensais pas connaître.

Mon oncle me dit : « Tu ne te rappelles pas d’Elizabeth Moine ? Mais si, c’était la petite voisine de Papy Robert et Mamie Lucie à Granville. Vous jouiez tous ensemble, tes cousins, Elizabeth et toi quand vous étiez en vacances là-bas. »

Et là, je me suis souvenue de cette petite fille aux cheveux roux bouclés. Elle était toujours petite, un peu trapue, une démarche peu élégante pour une jeune femme de son âge, comme si elle portait tout le poids du monde. Nous avons commencé à parler ensemble de nos vies, elle était devenue professeur de musique au collège Jean Racine, à Saint-Cyr-l’Ecole, et me parla de sa passion toute particulière pour la musique des années 80. Un peu bizarre pour une professeure de musique, ce n’est pas à cette musique-là que je pense quand je parle de « grande musique »…

Puis nous parlons de Granville, de ses parents qui sont décédés très jeunes et de ses grands-parents qui l’ont élevée. Son grand-père était une personne qui m’avait fait grande impression quand j’étais enfant et je le lui fit remarquer, en lui disant que j’en avais peur. Elle me regarda comme si j’avais dit un secret et qu’il ne fallait surtout pas l’ébruiter.

Je fus un peu étonnée et j’alla discuter avec mon oncle Tristan, afin de savoir pour quelle raison elle avait eu cette réaction. Mon oncle me prit à part et me dit : « Tu sais, il est préférable de ne pas évoquer son grand-père. Nous étions au courant de son secret, mais, dans sa famille, ils ne veulent pas en parler, car ils ont toujours peur que les autorités viennent les voir pour ce qui s’était passé du temps de son grand-père. » Je le regardais étonnée et lui demanda de me clarifier la situation. Il me répondit : « Il faisait partie du gang des tractions avant ! » Je restais interdite, en me demandant si c’était la vérité ou une plaisanterie. C’était le sujet de ma thèse sur l’histoire du crime organisé français.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire